C'est l'heure des vendanges à Gouvieux.
Les vendanges ont débuté dimanche pour deux jours dans les vignes municipales de Gouvieux. Dans cette commune du sud de l'Oise, une vingtaine de passionnés, des amateurs regroupés en association, cultivent depuis une dizaine d'années une petite parcelle dont ils tirent chaque année un vin blanc et un pétillant. Une partie de la production est conservée par les vignerons, l'autre est confiée à la ville qui l'utilise pour ses réceptions municipales.
Gouvieux, ce lundi 21 septembre. Une vingtaine de vignerons amateurs comme Jean-Paul Huguet (à gauche) et Paul Noblet ont récolté pendant deux jours le raisin qui servira à l’élaboration d’un vin blanc et d’un pétillant.(LP/F.NI.)
Solidement installé sur le tabouret en bois qu’il déplace mètre
par mètre dans son rang de vignes, Jean-Paul observe la récolte avec optimisme.
« C’est une belle année. On devrait pouvoir ramasser près de 2 t de raisins et
en sortir une jolie cuvée. » Ce dimanche et ce lundi, il participait aux
onzièmes vendanges sur la petite parcelle qu’une poignée d’amateurs ont créée
sur les hauteurs de Gouvieux.
Ils sont une vingtaine comme Jean-Paul à
participer à l’élaboration de deux vins, un blanc sec et un pétillant, depuis
la taille des pieds l’hiver jusqu’à la vinification et l’embouteillage quelques
mois plus tard. L’association des Vignerons de Gouvieux est née en 2002,
encouragée par la commune qui met le terrain, un chai et du matériel à
disposition de la joyeuse troupe. Près de 1 500 bouteilles sont produites
chaque année. Exceptées les années noires comme en 2012, quand la météo et le
mildiou avaient attaqué la vigne. « On avait à peine sorti 50 l… », se souvient
tristement Jean-Paul.
Avec
le temps, ces retraités, docteurs, agriculteur, maréchal-ferrant, photographe, etc. de 30 à 82 ans,
tous de Gouvieux, ont gagné en expérience et peaufiné leur savoir-faire. Un
conseiller viticole les accompagne : « Il était très présent au départ puis on
s’est mis à travailler de façon plus autonome. Nous avons bien progressé »,
indique Paul, qui a rejoint dès 2003 cette aventure de néophytes. Ce vin qui
fait leur « fierté » a récemment été distingué dans des salons. « Les tests à
l’aveugle ont montré qu’il était même meilleur que certains que l’on trouve
dans le commerce! », souligne Jean-Paul. Eux ne le vendent pas. La moitié est
redistribuée à la commune pour ses réceptions municipales.
Ce
week-end, des dégustations étaient proposées à l’occasion des Journées du patrimoine.
« Beaucoup ont aimé !
», se félicite Martine. « On dit qu’il ressemble au Chablis. Ce n’est pas un
grand vin, mais il est sympathique », estime Sylvie, qui a rejoint les rangs
des vignerons cette année. Leur production devrait bientôt s’enrichir. En 2012,
500 pieds de Pinot noir ont été plantés pour donner naissance à un rosé, « sans
doute l’année prochaine ».
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« Pour des amateurs, c’est top ! »
Mélanie Urban, sommelière
Creil-Saint-Maximin, ce lundi 21 septembre. Mélanie Urban juge le vin de
Gouvieux « très rond mais pas assez acide ». (LP/F. NI.)
Sommelière au magasin La Vignery dans la zone commerciale de
Creil-Saint-Maximin, Mélanie Urban a dégusté pour nous le vin pétillant « Perle
de Gouvieux » 2011 : « La robe est très claire. Il n’y a pas de reflet vert, ce
qui indique que le vin est à maturité et prêt à être consommé. Les bulles sont
hyper fines. On ne les voit presque pas. Au nez, on ressent beaucoup de
fraîcheur. L’arôme est un peu poire. A la dégustation, il y a un problème
d’équilibre : il est très rond mais pas assez acide et ne reste donc pas
longtemps en bouche. C’est plus un vin de dessert, qui accompagnerait bien une
tarte aux fruits. Je lui donne la note de 5/10. Avec mes encouragements. Pour
des amateurs, c’est top ! »